Le 16 novembre 1998, j’ai rendez-vous chez le neurologue. Le diagnostic tombe : forte possibilité de SEP
Rien que le nom me glace. J’ai très peur.
Le médecin parle, j’écoute, mais n’entends rien
Je deviens sourde, je suis ailleurs, comme aveuglée par cette image.
Je suis perdue. Tout se mélange, mon esprit s’emmêle les pinceaux.
Tout devient trouble, tout se brouille, je n’y vois plus rien.
C’est interminable et oppressant, j’aimerais partir, fuir…
Je n’arrive pas à parler, je m’effondre
des larmes coulent.
Ce jour-là, une tempête a soufflé
fort, si fort
Je l’ai ressenti comme un raz de marée, pour la toute petite fille que j’étais.
Une vague m’a emportée. Un peu trop tôt, un peu trop vite.
Plus rien ne serait comme avant, dans mon corps, dans ma tête.
Mon intérieur a été ravagé. Je suis restée plantée là, muette et incapable de réagir durant des mois.
Je me suis mise à l’écart.
Je me suis imaginée tout d’abord
mourir à petit feu,
comme abandonnée au milieu d’une forêt sombre.
Puis, doucement, une nouvelle personne a emergé en moi.
Petit à petit, je me suis relevée.
8 Comments
Pfiouuuuuuu !! Linalang, je suis heureuse de voir que ton talent s’affiche, désormais, aussi sur la toile! EN vrai, je ne sais pas trop comment te dire, que c’est beau et très bien écrit.
A bientôt
Sabine
merci Sabine!
C’est beau, c’est fort et ça prend aux tripes… Hâte de lire la suite!
merci Laeti!
C’est « marrant », moi le diagnostique est tombé un an avant toi. En Novembre aussi.
Je me souviens parfaitement de comment tout a commencé.
11 Novembre, je vais faire les boutique avec ma mère. C’est férié, mais c’est Samedi. Je suis au bout de ma vie. Je suis épuisée, la tête lourde et les yeux las.
Et le Mercredi suivant, je me réveille, paralysée de la tête aux pieds. Ou presque.
Après c’est le néant. Je ne me souviens pas vraiment. Les exams, l’hospitalisation./ La ponction lombaire. Les IRM.
Le diagnostic comme un couperet…
Je me suis imaginée mourir aussi. Comme toi. Comme si c’était un passage obligé. Et puis, une nouvelle moi est née.
Plus forte, je ne sais pas. Différente, c’est certain.
Je t’embrasse.
Merci pour ton commentaire! Oui ce sont des moments marquants! Tu as été diagnostiquée il y a longtemps? Bon courage
Fin 97. J’avais 17 ans.
Pareil! j’avais 17 ans aussi